« L’idée de création d’une structure scolaire vint à Sema quand il a voulu inscrire sa nièce Djénéba Djaby à l’école fondamentale en septembre 1995 ». Ce passage de l’ouvrage de Sema dit Sadia Kéita explique l’une des causes principales ayant amené l’auteur à créer et évoluer dans la gestion scolaire.
Véritable œuvre autobiographique, « Au service de l’école » éclaire la lanterne des lecteurs en leur fournissant des outils leur permettant de mieux réfléchir sur notre système éducatif actuel. Comme pour paraphraser Aimé Césaire, en parlant de lui, Sema dit Sadia parle de tous les enfants du Mali.
À travers la description de ses apprentissages jusqu’à sa vie professionnelle, les obstacles qu’il a rencontrés ainsi que les multiples découvertes qu’il a eu à faire dans le domaine de l’entrepreneuriat et de la gestion scolaire, l’auteur se fait la voix des sans voix. Car les difficultés décrites sont celles de maints enfants maliens. Mais l’originalité de cette œuvre, c’est surtout les solutions évoquées pour transcender ces épreuves présentées comme des défis.
En tant que fils d’enseignant et ingénieur de formation et de profession, l’auteur de cet ouvrage a suffisamment d’arcs dans sa flèche pour nous brosser les tares du système éducatif malien.
Ce récit autobiographique montre l’engagement et la détermination de l’auteur pour le développement de l’éducation dans son pays. Chose qui l’amène à la création d’un complexe scolaire.
« Pour piloter la première structure scolaire portant le nom de Oumar Bah, Sema a fait un appel à candidatures au niveau du journal Essor. Ne possédant pas lui-même les qualifications nécessaires en administration scolaire, il a souhaité s’appuyer sur les ressources humaines qui maitrisent ces compétences », lit-on dans ce récit.
À travers cet ouvrage, nous découvrons non seulement l’importance de l’instruction dans la vie d’un homme, mais aussi et surtout l’interdépendance des trois niveaux d’éducation : la famille, la rue et l’école. Le père de Sema dit Sadia a joué un rôle considérable dans sa réussite scolaire, voire entrepreneuriale.
« Au service de l’école » est certes un récit autobiographique, mais qui livre des messages importants pour la gestion de la crise scolaire que traverse notre pays depuis quelques années. Il s’adresse non seulement aux administrateurs scolaires, aux élèves, mais aussi aux parents et au plus haut niveau aux décideurs politiques en charge de l’éducation. Même les entrepreneurs peuvent y trouver leur compte. Il s’agit d’une œuvre dense qui ne laisse personne sur ses faims.
Ibrahim Djitteye, stagiaire
Source: Journal le Pays- Mali